Pour 2021

Photo : Claude Baudin

il tire la couverture à lui il nous tire les cheveux au milieu de la nuit il tient en suspens des destins essentiels / de ceux qui donnent de l’importance à nos jours il se croit le maître du monde il croît inconsidérément il est le nuisible de la fin de la journée la petite noirceur familière qui nous tient au lit le danger que nous oublions sauf la peur dans l’œil du passant du caissier du supermarché du compagnon de la ligne P de la coiffeuse et de la dame au petit chien il invente des nuages toxiques et des parcours de main en main il rend fou il rend éphémère

il est stupide et seul dans son enveloppe

il ne détient aucun pouvoir contre
la vie contre
le poème des jours ordinaires et
le goût sucré des acacias de
l’an prochain

D.B.G.

Quatre livres,

Ça fait collection

Quatre livres qui se ressemblent – une collection.
La collection est née en 2019

avec le titre « Prédations », de Marie Tavera pour le texte et Claude Baudin pour les images, autour d’une forme : un poème et une série d’images, appuyés l’un sur l’autre ; peu d’exemplaires, un choix de matières, un montage simple, caractérisé par les pages libres, les images originales collées sur leur support et les pinces de reliure en carton fort, teintées ou traitées en cyanotype ou en gravure.
Elle s’est enrichie depuis de trois titres que vous pouvez survoler ci-dessous :

Relire, dit-elle

Avec un poème retrouvé de Pierre Colin et trois estampes numériques de Claude Baudin.

  • quatre vues du livre Relire dit-elle, Pierre Colin et Claude Baudin

Automne 2020
(le bon de commande, ici)

L’Ombre Bleuie

Quatre photographies de Claude Baudin dédiées à son fils Maxime, accompagnées d’un poème de Dominique Barberet Grandière

Automne 2020
(le bon de commande ici)

Du soir aux Monts du Matin

Un poème de Régis Roux avec cinq monotypes de Yuko Yotsuzuka, paru cet été:

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Prédations

Un texte de Marie Tavera accompagné de cinq cyanotypes sur papier japon de Claude Baudin.

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Et pour voir tous les livres de La Baraque de Chantier

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Du soir aux Monts du Matin

La Baraque de Chantier publie cet été un livre d’artiste qui réunit le poète Régis Roux et la graveuse Yuko Yotsuzuka dans une célébration de la montagne.

« Désormais, je regarde distraitement les spectacles de ce monde qui change rapidement tandis que j’embrasse les choses que je peux voir près de moi et leur trace dans ma conscience », écrivait Yuko Yotsuzuka en 2019 à propos de son travail, à l’occasion d’une exposition à Kyoto.

On comprend Régis Roux qui conclut ainsi l’introduction de Du soir dans les Monts du Matin, la suite poétique que lui ont inspirée les monotypes réalisés par Yuko sur sa proposition :
« Avec Yuko – tout comme il existe un silence habité par le paysage et son nom – nous espérons que voir et lire, après les échos recueillis et les gestes réinventés sur une autre carte, offrira à notre aventure un espace à la fois réel et imaginaire, avec cette fête étrange où la montagne et la frontière de l’invisible se rencontrent. »

La Baraque de Chantier a proposé une forme simple pour envelopper cette rencontre, guidée par la sobriété des textes et des images. Le papier, dans ses textures et ses teintes, les rassemble. Et les pinces de reliure, traitées en photographie cyanotypique par Claude Baudin, protègent les œuvres sans les enfermer.

 

Voici une petite galerie de présentation du livre :

Il a été tiré de cet ouvrage 10 exemplaires numérotés  de 1 à 10 sur BFK Rives blanc crème 175 g.
Il a été composé numériquement en Adobe Garamond corps 14  et imprimé sur une imprimante Epson SC-P 600.

Le texte de Régis Roux  est accompagné de cinq monotypes de Yuko Yotsuzuka sur papier Hahnemuhle 300 g. La couverture est tirée sur BFK Rives crème 280 g. Les pinces de reliure, réalisées sur papier aquarelle Winsor et Newton 638 g, sont illustrées de tirages cyanotypiques de Claude Baudin.

Commander le livre:

Chaque livre est unique, la technique du monotype autorisant un seul tirage.
Il est disponible auprès de La Baraque de Chantier, 1 rue Julien, 77450 Esbly, au prix de 120 euros.
Vous pouvez le commander en utilisant le bon de commande téléchargeable ici

Voir les travaux de Yuko Yotsuzuka et les publications de Régis Roux :

Régis Roux
Yuko Yotsuzuka 

Et sur ce site, la présentation du travail de Claude Baudin

 

Une lecture de l’Homme Insensé par Hervé Gasser

Hervé Gasser, un ami rencontré grâce aux échanges d’écritures permis par le grand réseau numérique, a aimé le travail de La Baraque de Chantier et le site Usage des livres usagés qui lui est associé.

Nos échanges de textes se sont concrétisés par l’envoi, de sa part, des Trois nouvelles de la bibliothèque. La première commence ainsi :

J’avais sept ou huit ans aux obsèques de mon grand père. On ne m’avait jamais dit ce qu’il faisait dans la vie. Je le demandai à mon père pendant la messe. Il se pencha vers moi et souffla : « Il travaillait au Ministère de la Santé, mais en vrai, il était écrivain ». Aussitôt, mon grand père devint une sorte d’agent double et la cérémonie prit une allure grandiose. La phrase de mon père résonne à chaque fois qu’on m’interroge sur le métier d’écrivain : elle m’évoque une activité plus vraie que les autres, mais secrète…

En réponse, je lui ai envoyé un exemplaire de L’homme insensé  , dont vous pouvez lire le texte ici , mais vous prendrez plaisir, comme moi, à entendre Hervé en faire une lecture précise et juste,

Merci à lui.

Profitez-en pour vous attarder sur son site, son travail vous plaira.
D.B.G.

Pour 2020

Cosmos

 

Claude Baudin (photo numérique)

dans la pupille de l’univers
(ce fruit de prunellier)
pulsars quasars renards
cachés dans l’embrouille des ondes

avivent la curiosité des choses,
de l’indéchiffrable livre
enroulé sur lui-même
au point de capiton

dans les plumes de ses cristaux
les oiseaux magnétiques
cherchent leurs pôles
et tournent leurs rémiges

depuis un coin de ce désordre,
nos yeux ouverts, bronchant
sur la haie des ténèbres,
entrevoient le tissu du monde

nous n’avons pas le temps
c’est l’hiver ; nos pas de patineur
rayent la glace grise
et captent la lumière

au revers de l’année.

D.B.G.