Au Marché du Livre de Plougrescant, Figures Fugitives…

Affiche MarcheauLivreA32013Vous ne connaissez pas le marché aux livres de Plougrescant, organisé par l’Association CAEL? Non? C’est vrai? Dommage – pour vous. C’est un rendez-vous annuel, et de Guingamp à Plouaret, de Paimpol à Lannnion, c’est l’événement attendu du Trégorrois. Bon, j’exagère un brin. Mais je vous assure que ça vaut le déplacement.

Dès potron-minet, on voit arriver professionnels et particuliers chargés de caisses remplies de livres d’occasion – romans, beaux-livres, B.D., livres anciens, etc… – tandis que les auteurs invités – dont je fais partie, s’il vous plaît! – vont s’installer en rang d’oignons derrière leurs tables respectives.marche-auteurs

A 9 heures tapantes, les visiteurs (1 euro l’entrée) souvent en famille, munis de cabas et autres sacs à dos, se précipitent dans les travées pour dénicher les bonnes affaires. Il y en a pour tout le monde et les prix défient toute concurrence.
Sans façons, enfants et adolescents piochent dans les caisses et s’installent pour bouquiner. Crêpes et cidre breton font partie de la fête – et jusqu’au soir j’ai vu circuler visiteurs et acheteurs.

Marche-caisses

Installée entre un éditeur et un romancier poète, j’étais là pour présenter les livres issus du travail avec Dominique depuis 1990 (dont il ne reste que peu d’exemplaires), et  pour exposer la maquette de « Figures Fugitives »,marche-stand

en cours de réalisation au Moulin du Got, ainsi que pour diffuser le bulletin de souscription.

Le livre, que certains visiteurs ont plutôt nommé « portfolio » parce qu’il n’est pas relié et se présente sous forme de feuilles simples glissées dans des porte-feuilles, a été apprécié tant pour son contenu que pour sa typographie au plomb. J’ai parfois dû encourager les curieux à le feuilleter, quand, impressionnés par la qualité du papier, ils n’osaient pas y toucher.

Les échanges ont été divers et passionnants, avec beaucoup de questions sur la forme de notre collaboration. Emouvants, parfois, lorsqu’ils portmarche-visit-standaient sur le contenu du texte, dont les visiteurs ont perçu la modernité ancrée dans un texte ancien.

Quant aux cyanotypes, ils suscitent toujours le même étonnement, et j’ai fini par admettre, en regardant les gens les tourner dans tous les sens, que mes photos, si elles en ont un, n’ont en tous cas…ni haut, ni bas.

Claude Baudin, le 28 octobre 2013

Figures Fugitives: le Moulin du Got

Sur le tard…
Le Tard est une rivière. Semée de moulins.
Certains sont devenus des ruines. D’autres des maisons particulières.
Celui dont nous parlons aujourd’hui est resté un lieu d’industrie, même s’il est aussi un conservatoire, pour la fabrication du papier et pour l’impression typographique.

En mars dernier, nous sommes allées jusqu’à Limoges, rendre visite au  Moulin du Got, à Saint Léonard de Noblat, et discuter avec ses ouvriers de haute qualification, qui ne font pas dans la nostalgie, de notre projet de livre.

Vous pouvez visiter le site du Moulin en suivant le lien ci-dessus, et jeter un oeil sur la galerie de photos que j’ai prises sur place en mars.

L’odeur de la pâte à papier, de l’encre, du plomb. La lumière qui accroche les feuilles séchant dans le grenier, la limaille de plomb au pied de la linotype, les casses cloisonnées, séduisantes  comme des jouets d’adultes…

Et cette image à déchiffrer.

Moulin-7061

Figures Fugitives: de l’Exposition au Livre

J’ai trouvé les Lamentations de la Vieille Femme de Beare  sur les tables de présentation de la Librairie Le Bel Aujourd’huià Tréguier, l’oeil d’abord attiré par une jolie édition bilingue. Puis le texte s’est imposé comme s’imposent les paroles anciennes quand elles résonnent jusqu’à nous. Claude me l’a emprunté (longtemps) l’a lu, a rêvé autour, a muri des images, s’est mis en tête de travailler dessus. Moi aussi.

Bref, nous avons décidé de travailler ensemble, mais à l’aveugle, chacune à partir de sa lecture personnelle et sans nous consulter – en pariant que la réunion des images et des poèmes aurait un sens et respecterait à la fois le texte des Lamentations et nos deux lectures. Le résultat, sept images et cinq poèmes, a été exposé trois fois en 2012 (Clichy la Garenne, Tours et La Ferté-sous-Jouarre); il voyagera sans doute vers le Tarn et Garonne en 2014, et retrouvera Tréguier et Le Bel Aujourd’hui en 2015).

Et en 2013? Hé bien nous faisons un livre. L’exposition s’appelait « Variations sur les Lamentations de la Vieille Femme de Beare », le livre s’appellera « Figures Fugitives ».

La première étape de l’aventure du livre, c’est un voyage en Limousin…

 

Figures Fugitives: les Lamentations de la Vieille Femme de Beare

 

Lamentation 1
Lamentation 1


 

 

Un visage dégradé comme au vitriol ouvre la suite de sept images crées par Claude Baudin pour rendre compte de sa lecture des Lamentations de la Vieille Femme de Beare.

Ce texte si ancien qui nous frappe au  présent, nous l’avons lu dans la traduction de l’irlandais ancien écrite par Derry O’Sullivan, Jean Yves Berriou et Martine Joulia, parue aux Editions de l’Escampette, en Poitou.

 

Voici l’incipit:

Jusant me vient, comme à la mer;

ma vie reflue , en jaunissant;

je peux pleurer, je peux pleurer,

lui joyeux s’avance vers sa proie.

Claude Rouquet, l’éditeur, n’a pas de site, mais vous pouvez visiter le site du Centre Régional du Livre de Poitou Charentes, et regarder le portrait que lui ont consacré les documentaristes des Yeux d’Izo.