je suis du bout des doigts une griffure
je cherche la ligne je cherche la lettre
je cherche qui écrit sur les murs
comme un graffeur qui cherche ses yeux
je bute sur une fissure noire je l’enjambe
et je parcours un champ de ruines
un chaos de tranchées et de croûtes
capharnaüm où pleurent les visages :
l’enfant caché sous la pierre
l’assise pleurant les mains sur ses genoux
les vieux qui pleurent aussi sous les rides du front
les pieds pataugeant dans l’immonde
la mort grave sur les murs
les perforations des projectiles
qui me regardent qui nous regardent
comme les trous des yeux dans l’os
je suis du bout des doigts la frontière d’encre
la ligne de partage des pleurs les rivières
qui drainent leur eau vers la mer
les terres anéanties qui renaîtront
cette année et celles qui viendront
puissent se multiplier ceux
qui sauront encore tracer sur le mur
l’élan d’une fleur sauvage
D.B.G. 31/12/2023
je suis une griffure…je suis la frontière d’encre … du verbe suivre ou du verbe être …je suis ,je suis , toucher du bout des doigts c’est être toucher par ce que l’on touche , la main est un oeil , c’est bien connu ,optique et haptique sont dans un bateau , haptique tombe à l’oeil sous les coups de l’I A . Contre 2024 sans matière !!! Jean-claude Lemagny ,disparu il y a un an , écrivait ( dans « l’Ombre et le Temps ») : »La gélatine ne sera jamais du marbre .Mais cela permet à la photographie de prendre en héritage toute la part abandonnée du rêve . » J’ai passé un bon après-midi en votre compagnie ,au coin de la cheminée . Merci
Merci Philippe, pour l’œil, l’oreille et la plume.
D.
merci Philippe,tu nous manques….